Joe Hindy / Autorité Android
TL;DR
- Comme prévu, l'UE est satisfaite des concessions d'Apple concernant l'ouverture des paiements NFC.
- Bien que les points les plus importants aient déjà été convenus, les négociations se sont poursuivies en réponse aux préoccupations de tiers.
- Même si les paiements mobiles sont réglés, Apple a encore beaucoup de travail à faire pour se conformer pleinement au Digital Markets Act.
La Commission européenne et sa passion pour l'accès libre continuent d'être la plus belle épine dans le pied des géants de la technologie. À maintes reprises, nous avons vu les autorités de régulation de l'UE tenir certaines des plus grandes entreprises de la planète responsables de leurs pratiques anticoncurrentielles et les soumettre à la volonté des consommateurs. Le Digital Markets Act (DMA), en particulier, a été une véritable force de changement, et son impact sur tout, des boutiques d'applications aux résultats de recherche, se fait déjà sentir.
L'un des nombreux changements auxquels Apple a dû faire face à la suite du DMA est l'obligation d'ouvrir la fonctionnalité de paiement par tap-to-pay basée sur NFC sur les iPhones aux portefeuilles tiers, afin que les utilisateurs ne soient pas obligés d'utiliser Apple Pay. Aujourd'hui, la CE a annoncé qu'elle avait a accepté les engagements révisés d'Apple pour répondre aux préoccupations de la Commission (via Reuters), enfermant l'entreprise dans un accord contraignant.
Apple avait déjà accepté de nombreux points importants de cet accord et, comme nous l’avons signalé le mois dernier, il semblait déjà prometteur qu’Apple allait satisfaire la Commission européenne en ce qui concerne l’ouverture des paiements NFC. Dans sa déclaration d’aujourd’hui, la Commission européenne partage certains des points supplémentaires sur lesquels Apple a accepté de répondre aux préoccupations des parties concernées. Il s’agit notamment de concessions telles que la possibilité pour les utilisateurs de définir facilement des cartes de paiement par défaut, la suppression de certaines exigences de licence et la possibilité pour les développeurs de pré-construire et de commercialiser des solutions de portefeuille auprès d’autres parties.
La vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Margrethe Vestager, partage la bonne nouvelle de la Commission :
Payer avec son téléphone est désormais sûr et pratique. Apple s'est engagé à permettre à ses concurrents d'accéder à la technologie « tap and go » des iPhones. La décision d'aujourd'hui rend les engagements d'Apple contraignants. Elle ouvre la concurrence dans ce secteur crucial, en empêchant Apple d'exclure d'autres portefeuilles mobiles de l'écosystème de l'iPhone. Désormais, les concurrents pourront concurrencer efficacement Apple Pay pour les paiements mobiles avec l'iPhone dans les magasins. Les consommateurs auront ainsi un choix plus large de portefeuilles mobiles sûrs et innovants.
Bien sûr, il ne s’agit là que d’une bataille dans la guerre que mène la Commission européenne contre les pratiques anticoncurrentielles, mais rien ne laisse penser qu’elle va reculer. En 2024, l’Europe a revigoré sa lutte contre les fournisseurs de services de plateformes de base (CPS) comme Apple et Google, en particulier depuis que la date limite de mars pour la conformité au DMA est passée. Apple a peut-être largement laissé la Commission faire ce choix, mais elle pourrait simplement économiser son énergie pour de futures batailles.